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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/219

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Beaucoup de personnes déplorent cette action, la regardant comme très dangereuse et s’efforcent vainement de la restreindre ; d’autres, au contraire y voient le salut des sociétés humaines qui sans cela croupiraient dans l’ignorance et la barbarie. Nous avons dit, et dirons encore, que l’instruction était indispensable pour le développement moral des peuples, mais qu’il s’agissait de la diriger et de la rendre salutaire pour l’alimentation spirituelle de la société. Comme on l’a remarqué, on se méprend à l’égard du rôle de la presse, et dans la plupart des États on doit encore laisser au Gouvernement le soin de la museler plutôt que d’entreprendre la tâche pénible sans doute et quelquefois périlleuse d’en retourner soi-même les armes contre ceux qui ne craignent pas de l’exploiter au profit d’intentions coupables.

Nous sommes loin d’avoir tiré pour l’éducation du peuple tout le parti qu’on peut tirer de la presse :

« Aujourd’hui, disait M. Joël Cherbuliez, le goût de la lecture se répand de plus en plus dans toutes les classes du peuple, c’est besoin nouveau, très général, que ne peuvent satisfaire,