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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/240

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humaine et l’influence qu’exerce à Londres la Société pour la répression du vice. Dans un magasin d’antiquités on montrait un grand album très orné qui contenait des photographies et des gravures obscènes ; mais on ne le faisait voir qu’à ceux qui donnaient un « mot de passe » ; ce mot de convention fut communiqué au Comité ; la police, consultée, mit à la disposition de la Société trois de ses plus habiles agents. Pour agir avec adresse et prudence, on alla dans le magasin d’antiquités faire un achat et on demanda à voir l’album. Comme ce dernier avait été prêté, on convint d’un jour où l’on reviendrait le voir. Au jour indiqué, la saisie du magasin fût pratiquée et le marchand fut arrêté. Malheureusement, l’album ne fut pas trouvé. Aux interrogations qui lui furent faites, pour expliquer l’absence de cet album le marchand répondit qu’il ne lui avait pas été rendu par la personne à laquelle il appartenait et dont il refusa de faire connaître le nom. L’affaire vint devant les magistrats, et on somme le marchand d’avoir à livrer l’album à la justice ou de dévoiler le nom de son propriétaire. Après avoir longtemps hésité, le marchand prit le parti de faire connaître le nom du pro-