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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/249

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Les colporteurs étaient l’objet d’une surveillance non seulement active mais ombrageuse et, s’il faut en croire l’auteur du Tableau de Paris, ils avaient souvent à essuyer les mauvais traitements de la police. « Les mouchards, est-il dit dans cet ouvrage, font surtout la guerre aux colporteurs, espèces d’hommes qui font le trafic des seuls livres qu’on puisse lire en France, et conséquemment prohibés. On les maltraite horriblement ; tous les limiers de la police poursuivent ces malheureux qui ignorent ce qu’ils vendent et qui cacheraient la Bible sous leurs manteaux si le lieutenant de police s’avisait de défendre la Bible. »

Diderot rapporte même qu’un malheureux colporteur subit la peine des galères pour avoir vendu un livre prohibé.

La loi de mars 1791 qui rendit à l’industrie et au commerce la liberté la plus étendue voulut cependant que les colporteurs fussent tenus, lorsqu’ils en seraient requis, de justifier de leur domicile. En mars 1793 la loi punit de deux ans de fers les colporteurs qui refusent de déclarer les imprimeurs ou libraires qui leur remettaient les ouvrages incriminés. Cette disposition légale