Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262

vertus enfin, qu’on trouve chez tous les peuples, et sans lesquelles tous les peuples sont condamnés à périr. » Cuvier, l’illustre commissaire du roi, complète cette définition en disant que la base de la morale publique et de l’ordre social, c’est ce sentiment religieux qui détermine chacun à rendre au Créateur de l’univers le culte qu’il croit lui devoir, qui fait chercher à chacun dans l’existence de la Divinité et dans une vie à venir, la sanction des devoirs qu’il doit remplir dans ce monde. C’est là le sens exprimé par ces mots « morale publique, » la conscience du devoir qui a été donnée par Dieu même à l’homme en le créant, ce sentiment qu’un incrédule au milieu de tous ses sophismes ne peut détruire entièrement en lui-même.

On s’est demandé si la simple manifestation publique, en termes calmes et mesurés, de l’opinion des athées et des matérialistes constitue un outrage à la morale publique et religieuse. M. Portalis répond affirmativement à la question lorsqu’il dit que la profession publique d’’irréligion ou d’athéisme, est une atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs. La raison qu’il donne de cette opinion c’est que la religion est du droit des gens et que, sans elle, la bonne foi