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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/296

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rence presque absolue pour les misères morales, n’est-ce pas un état de choses absurde et même contradictoire ? Car, en définitive, le corps n’est pas le but de la vie, il n’est que le moyen : or, qu’y a-t-il de plus absurde que de négliger le but, qui est l’épanouissement complet des facultés de l’âme, pour ne s’occuper que du moyen, la santé du corps ? Qu’y a-t-il de plus absurde que de s’occuper de ce qui passe, la matière, et de négliger ce qui par sa nature est impérissable et éternel, nous voulons dire l’esprit ?

N’est-ce pas, d’ailleurs, une inconséquence quand on veut soulager les maux physiques que de ne tenir aucun compte de l’âme ? Est-ce que, bien souvent, les maladies et misères de toute sorte qui accablent le corps ne sont pas les funestes fruits de la mauvaise santé de l’âme ? Qui comptera le nombre de maux que le vice sous toutes ses formes attire sur ceux qui en sont les esclaves ou sur ceux qui les entourent ? Quelles sont, au point de vue de la santé physique, les conséquences de ces fléaux si répandus de nos jours, l’alcoolisme, la prostitution ? De combien de maladies l’inconduite n’est-elle pas la cause, non seulement pour les individus qui s’y livrent,