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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/34

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ils lisent des gazettes ; le peuple s’abreuve de petits journaux humoristiques et socialistes animés du plus mauvais esprit.

Comme littérature courante en Italie, on trouve de mauvais romans traduits du français infiniment plus nombreux que ceux des romanciers indigènes ; parmi ces derniers citons les Donati et les Bosio, auxquels se joignent un grand nombre de conteurs distingués par leur simplicité et leur grâce. Le réalisme contemporain n’y est guère représenté que par un roman dont l’apparition fit scandale. Il est dû à la plume encore jeune d’un fidèle disciple de Théophile Gautier et de Flaubert, M. Torquato Giordana, qui a voulu dans son livre d’Il primo amante di Berta marcher sur les traces de Juvénal et inspirer l’horreur du vice en le montrant dans toute sa nudité ; mais il ne se doute guère qu’en le lisant on s’aperçoit que l’auteur est profondément atteint lui-même du mal qu’il veut guérir ; ce qui diminue sensiblement l’effet moral de son livre.

En Espagne, sauf de rares exceptions, on lit peu, comme le prouve la rareté excessive des librairies, des sociétés littéraires ou de bons cabinets de lecture. Il semble bien se produire