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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/56

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Incompatibilité de l’amour avec le mariage, dégradation de la femme par son union légitime avec l’homme, telles sont les deux thèses que Georges Sand et, avec elle, Balzac ont soutenues en faisant des milliers de victimes parmi de pauvres créatures qui n’avaient pas assez de force pour comprendre la fausseté de leurs déclarations et leurs sophismes !

Et le vice préconisé, représenté comme noble et grand ! C’est ce qu’on trouve à chaque instant dans les romans contemporains. Écoutez ce que dit Frédéric Soulié[1] :

« Disons-le donc, la loi a été de tout point hors de la justice et du bon sens ; et avançons que celui-là vaut mieux qui peut concevoir, méditer et préparer une vengeance pendant de longues années, que l’étourdi qui, sous le coup de sa colère, frappe sans voir et sans savoir. Celui-là est un homme d’une précieuse nature, à qui une pensée peut rester longtemps au cœur, y mûrir, s’y étendre et s’y accomplir comme elle a été résolue ; et celui-ci est une méprisable créature qui fait au hasard tout ce qu’il fait,

  1. Les deux Cadavres, tome XXV, ch. Il p.81.