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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/58

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de-chagrin fait l’apologie du meurtre dans la plupart de ses romans :

« Ah ! quelquefois un crime doit être tout un poème, je l’ai compris[1]. »

Et ailleurs[2] :

« Vautrin voyait le monde comme un océan de boue. Il ne s’y commet que des crimes mesquins. … » Vautrin est plus grand.

Impossible d’incarner d’une manière plus complète le crime dans cet abominable personnage et de chanter plus haut la poésie du coup de poignard.

À côté de ces romanciers, tels que ceux que nous venons de citer, et de leur école, il en est d’autres qui, par des arguments empruntés aux anciens stoïciens, détruisent les liens qui conservent la famille, en cherchant à prouver que les devoirs qu’elle nous impose sont en contradiction avec ceux que l’humanité nous commande. À l’amour du foyer domestique, qu’ils tiennent pour étroit et exclusif, ils prétendent substituer l’amour expansif, l’amour immense de l’huma-

  1. Peau-de-chagrin, p. 199.
  2. Père Goriot.