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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/59

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nité ; à la place des affections légitimes des membres de la famille les uns pour les autres, affections qui ne sont à leurs yeux que de mesquines préoccupations, ils veulent mettre les vastes pensées philanthropiques et le noble souci des destinées du genre humain : Dans un roman, qui fut beaucoup lu autrefois, Frère et sœur, Aug. Luchet attaque la famille et prétend que la plus grande partie des maux de la société provient des « vices monstrueux de cette despotique institution elle-même. » Il croit fermement toute amélioration humanitaire impossible tant qu’un État, démocratiquement organisé, ne s’emparera pas des jeunes citoyens, à l’heure même où les soins de la femme leur sont devenus inutiles, pour élever en commun et chacun d’après la direction indiquée par l’ensemble de ses facultés cérébrales. Citons quelques lignes de cet auteur :

« J’ai vu, est-il dit dans l’épilogue de Frère et sœur, des hommes que le fer rouge avait marqués, des hommes voués à l’exécration, rester cependant maîtres d’élever leurs enfants à leur image ; et quand ces enfants étaient devenus des hommes, j’ai vu qu’on les punissait pour