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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/76

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besoins de leur esprit et les appétits secrets de leur cœur, sont par cela même exposés à en subir l’influence malsaine. Soyez bien persuadés que les succès de Nana et de Pot-Bouille, succès d’ailleurs scandaleux, bien loin d’arrêter la démoralisation, n’ont fait que l’accroître et que la popularité de l’auteur est moins le résultat de son talent que du caractère immoral de ses œuvres.

Un conférencier de talent, M. Montchal, de Genève, a défendu Zola dans des séances publiques en Italie. Profondément convaincu de l’honnêteté et de la sincérité de l’auteur français, il a cherché à démontrer qu’il ne s’est jamais complu dans la peinture du vice, qu’il n’a point eu l’intention de prêcher le sensualisme, et que ses nombreux détracteurs ont eu tort de prendre pour de l’obscénité la crudité de ses ouvrages. Il a soutenu que ses œuvres n’étaient ni plus ni moins que des œuvres morales précisément par le dégoût du vice qu’elles inspiraient, et qu’au lieu d’être un corrupteur, l’auteur de Nana était un moralisateur qui voyait les choses comme elles doivent être vues et les exposait sans déclamation et sans pédantisme. D’ailleurs