teur, puisque, comme nous l’avons dit, ces peintures, fussent-elles exactes, exercent une influence néfaste sur les mœurs. Mais, est-il vrai que ces peintures soient exactes ? Nous le nions formellement. Bien que nous n’ayons pas à nous occuper de Zola autrement qu’au point de vue moral, il nous est permis néanmoins de signaler chez lui un défaut capital. Dans ses écrits, où l’inconvenance du fond rivalise avec la grossièreté de la forme, il pèche par la fausseté de ses peintures. Les monstruosités qu’il présente au public n’ont pu exister que dans son imagination ; ses personnages ne sont pas vrais, ils n’ont jamais vécu ; aussi n’excitent-ils aucun intérêt. Dans les livres de Zola, l’action se déroule dans un milieu que l’auteur a l’air de connaître et qu’il ne connaît pas du tout ; nous parlons surtout de ses dernières productions, car ses premiers héros, ceux de l’Assommoir, bien que fort exagérés, sont des types ; on se figure mieux avoir rencontré Coupeau et Gervaise, que les Campardon, les Mouret et les Trublot de Pot-Bouille, que M. Zola nous dépeint comme des bourgeois et qui ne sont que des bourgeois fictifs ! Ne pouvant faire des portraits, l’auteur fait des caricatures, et des carica-
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