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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/94

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qui avait pour but de signaler, en quelque sorte jour par jour, toutes les publications littéraires et politiques d’un caractère plus ou moins dangereux, de constater leur action sur l’opinion publique et qui montrait ainsi la concordance trop manifeste qui existe entre la perversion croissante des idées et les agitations qui, sous des formes et des prétextes divers, se produisaient dans certaines classes de la population de la grande Babylone.

On peut se rappeler le succès immense qu’obtint, sur l’un des théâtres du boulevard, pendant l’année qui précéda la révolution de Février, le drame de Félix Pyat intitulé : le Chiffonnier de Paris. Dans cette pièce la probité, la vertu, la générosité se trouvent toujours du côté du pauvre ; tandis que le riche, dont l’auteur oppose le type à celui du pauvre, est toujours un scélérat, un homme infâme, qui doit son immense fortune au vol, que dis-je ? à l’assassinat. D’après l’auteur, la femme qui jouit d’une bonne réputation, celle qui est innocente, c’est celle qui porte une ceinture dorée ; la femme coupable, celle qui a mauvaise réputation, c’est celle qui marche presque nue. Celui qui prend l’argent