Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/189

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12 villages ; de plus loin on en compte quelquefois jusqu’à 20 ; chacun de ces villages a plusieurs tours carrées de brique assez hautes.

Le 10 la route au sud-ouest, je fis 15 lis jusqu’à Ki hien que je laissai à gauche, en passant par le faubourg de l’ouest qui est grand, et fermé de murailles de terre. Les murailles de la ville sont de brique et très belles, avec des tours de distance en distance, et des corps de garde. Elle peut avoir 1.200 à 1.500 pas de circuit. La route ensuite au sud-ouest 1/4 sud ; on traverse plusieurs villages ; à 42 lis on laisse à gauche un fort beau temple dédié à Yu hoan Chanti. De là route à l’ouest sud-ouest ; je dînai à Ouli tchoüan, grand village qui est à 60 lis du lieu d’où j’étais parti.

A dix lis de ce village je laissai à gauche Pin yao hien belle ville qui a 1.500 à 2.000 pas de tour. Elle est carrée, ses murailles de brique sont très belles et flanquées de tours carrées de distance en distance. J’en comptai 80, et entre chaque tour 22 créneaux. Au milieu des quatre pans de murailles il y a quatre portes.

La route fut ensuite au sud-ouest. Après avoir fait 60 lis, et traversé plusieurs bourgades, j’allai coucher à Tchan tsuen ; grand monde sur le chemin avec une poussière affreuse très incommode pour les voyageurs. Depuis deux jours les terres paraissent un peu plus grasses, plus noires, et plus fortes, moins de tours dans les villages, mais en échange ils sont la plupart entourés de murailles de terre avec des créneaux de brique, et ont des portes souvent doubles, épaisses, et couvertes de lames de fer avec de gros clous.

Le 11 à 14 lis une belle pagode qu’on laisse à main droite. Route à l’ouest sud-ouest. A 20 lis de là Kiai hieou hien, belle ville et fort peuplée. On passe par le faubourg du nord, qui est une seconde ville fermée de murailles. A dix lis de cette ville allant à l’ouest sud-ouest on trouve un pont et une pagode, et à 20 lis un autre pont sur la gauche, et deux villages entourés de murailles qu’on prendrait pour des villes. Ils sont à cent pas du chemin.

Là on tourne au sud-ouest en côtoyant une petite rivière qu’on laisse à la droite, et qui se nomme Fuen ho. Elle prend sa source dans le territoire de Tai yuen fou, ses eaux sont jaunes et bourbeuses comme celles du fleuve Jaune. Ici on rentre dans les montagnes. Je marchai néanmoins dans une vallée de 1.000 à 1.500 pas de large. A 30 lis gros village, à la sortie duquel route au sud sud-ouest. Vis-à-vis à la droite un beau pont de pierre sur le Fuen ho de douze petites arches, aussitôt après à gauche une pagode et deux villages sur de petites montagnes.

Enfin après avoir fait 60 lis, et passé plusieurs gros villages, je dînai dans un gros bourg, et ayant fait 20 autres lis, j’arrivai à Ling che hien. Cette ville occupe presque toute la largeur de la vallée, quoiqu’elle ne soit pas bien grande, car elle n’a guère que 150 pas est-ouest, sur 300 pas du nord au sud. On la laisse à la droite ; le Fuen ho baigne ses murs du côté de l’occident.

A dix lis de la ville, toujours route au sud : il y a un village à droite