Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/198

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bœufs le tiraient sur le blé qui était étendu à terre. Le cylindre avait un axe sur lequel il tournait, et tenait aux cordes que les bœufs tiraient.

Le lundi 24 après avoir fait trente lis je passai auprès de Sieou tcheou. Ses murailles ne me parurent pas en fort bon état, mais les faubourgs sont grands. Je dînai dans un village ; quarante-cinq lis route sud sud-est, et je couchai dans un autre nommé Fan tchang çie, trente-cinq lis. Le mauvais temps et la pluie ne me permirent pas d’observer la route.

Ces villages et leurs maisons sont très pauvres : on n’y trouve rien à manger. A la dînée je vis une quantité de vers à soie qu’on avait ramassés sur une natte : on leur avait jeté plusieurs feuilles de mûrier : ceux qui voulaient filer leur soie, se mettaient dans des bottes de roseaux secs : les coques que ces vers faisaient sont petites : on me dit que celles de la province de Tche kiang sont deux ou trois fois plus grandes.

Le 25 je vins dîner à Lien tchin çie, cinquante lis sans avoir pu observer la route. C’est un gros bourg : il y a deux ponts sur deux petites rivières qui portaient bateaux. Ces rivières ne sont proprement que des ruisseaux que les pluies rendent navigables, et qui ne mènent que dans quelques villages voisins.

Je vins coucher à Kou tchin autre bourg, trente lis. Le terroir était marécageux et moins beau que dans le Ho nan. Ce sont des pâturages où les animaux vont paître. J’y vis des troupeaux nombreux. Les pluies des deux jours précédents avaient tellement gâté les chemins, qu’il me fallait marcher continuellement dans des mares d’eau.

Le 26 je vins coucher à Sang pou, soixante lys, mais par les détours que je fus obligé de faire dans les campagnes à cause des eaux, j’en fis plus de 80. A 20 lis de Sang pou est la ville de Fong yang fou. Je crois que la route a été au sud. Il faut marcher dans les eaux qui sont hautes en plusieurs endroits de deux et trois pieds. Ces eaux dans la saison des pluies rendent le passage très difficile. Le blé ne laisse pas d’y être semé et d’y croître. Je pris des guides pour me conduire par les champs. Une rangée de montagnes paraissent au sud-ouest jusqu’au sud, et encore plus vers l’est.

Le 27 après trente lis j’arrivai à une petite ville où l’on passe la rivière Hoai ho, qui est large d’environ soixante dix pas géométriques : elle a communication avec le Hoang ho, et de là avec Nan king. Je vins coucher à Hoan ni pou, quarante lis. Tout ce pays est rempli de pâturages.

Le 28 j’allai dîner à Tçon kia pou ; c’est un gros village, quarante lis, et ensuite coucher à Tche ho yi, trente lis. C’est un gros bourg. A son entrée il y a un pont qui a trente poteaux, sur lequel on passe une petite rivière. Je crois que toute la route a été au sud un peu vers l’est. Toujours grand monde et quantité de villages. Les chemins rompus par les pluies précédentes.

Le 29 je vins dîner et souper à Tchou lou kiao autre village. Cinquante lis route au sud. Après une demie lieue ou environ j’entrai