Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/214

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coton filé et non filé, en thé, en laque, en sapan, ou bois de Brasil, et en cette sorte de racine médicinale qu’on appelle Cot houa houa.

Ceux de Mohang lee, qui vont trafiquer chez eux, leur mènent des éléphants ; les Chinois leur portent de la soie crue, des étoffes de soie, de la civette, du crin blanc, fin comme de la soie, qu’ils tirent d’un certain animal ; c’est de cette espèce de crin que sont faites les grosses houppes de crin blanc qui ornent les oreilles de l’éléphant que monte le roi de Siam, et qui pendent jusqu’à terre, aussi bien que la houppe rouge que les Chinois portent sur leurs bonnets ordinaires. Ils échangent ces marchandises avec du bois de sapan, du thé, de la laque, du coton, etc.

Les marchands qui viennent de Tai yai ou de Pama hang du côté de l’occident leur apportent du fer, du sandal jaune et rouge, des toiles, des chites ou toiles peintes, de la venaison, une espèce de pâte rouge médicinale, de l’opium, et autres marchandises de l’Indoustan qu’ils échangent avec de l’or, de l’argent, des pierreries, etc.

Ceux de M. Kemarat, et de M. Kiang hai, vont à M. Leng, pour y vendre des vaches et des buffles ; ils en emportent de l’argent, de l’étain, et du soufre. M. Leng, ou pour mieux dire le Lahos est tributaire de Hauva ou Pama hang ; chaque année un ambassadeur part de cette capitale pour y aller payer le tribut. Cela n’empêche pas que les Lahos ne donnent un successeur à leur roi lorsqu’il meurt, mais ils sont obligés d’en informer le roi de Hauva.

Le roi de Lahos n’a qu’un ministre qui prend connaissance de toutes les affaires de l’État. On compte huit villes ou places dans ce royaume qui ont chacune mille soldats de garnison. Outre les 360 catis qu’il tire chaque année d’une mine qui est au nord de M. Leng, il en lève encore 860 catis par an dans tout le royaume.

Mohang Meng capitale d’une province particulière, a du côté de l’ouest M. Pan, et M. Kaa ; du côté du sud M. Ssee ; à l’est M. Tchiong et M. Kou, qui toutes deux dépendent de Moang Vinan. Tout ce pays-là est au-delà du tropique, et jamais on n’y voit le soleil à plomb.

La province de M. Meng a dix-sept journées d’étendue nord et sud, et environ sept est ouest. On y compte dix-huit villes qui relèvent toutes de la capitale. Elle est traversée par une rivière qui vient d’une montagne vers le nord, et va se perdre dans celle de Menan Kong ; celle-ci vient de Moang Tchiai appelée Moang Vinam par les Chinois.

Après avoir passé par M. Lee, M. Kiang seng et par M. Lantchang, elle entre dans le royaume de Camboye, le traverse, va enfin se jeter dans la mer à la barre de Basach. Cette rivière porte de grosses barques depuis M. Kiang kong et M. Kiang seng jusqu’à la mer : mais depuis M. Lee jusqu’à M. Vinam, elle n’en porte ni grandes ni petites ; il faut nécessairement faire le chemin par terre.

Le terroir de M. Meng produit toutes sortes de fruits qui se trouvent à Siam, excepté le dourion et le mangoustan. Du côté de l’occident, il y a des mines de calin ou d’étain. Du côté du nord il y en a d’argent, de cuivre, et de fer ; et côté du sud il y en a une de sel.