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Le premier, qui est le Lji pou, propose les mandarins qui doivent gouverner le peuple.

Le second, appelé Hou pou, est chargé des tributs.

Le troisième, nommé Li pou, est pour maintenir les coutumes et les rits de l’empire.

Le quatrième, qu’on nomme Ping pou, a soin des troupes et des postes qui sont dans toutes les grandes routes, et qui sont entretenues des revenus de l’empereur.

Le cinquième, qui s’appelle Hing pou, juge des crimes.

Le dernier, nommé Kong pou, a l’inspection sur les ouvrages publics.

Tous ces tribunaux sont divisés en différentes chambres, auxquelles les affaires sont distribuées. Leur nombre n’est par le même dans chacun, les uns ayant bien moins à travailler que les autres.

Sous ces six Cours souveraines, sont encore divers autres tribunaux qui en dépendent : par exemple le tribunal des mathématiques Kin tien kien, dépend de celui que j’ai nommé le troisième. Il est aussi divisé en deux chambres, dont la principale et la plus nombreuse appelée Li ko n’a soin que du calcul du mouvement des astres, et de tout ce qui est vraie astronomie : l’autre nommé Lou ko, outre les affaires propres de son tribunal, s’applique encore à déterminer les jours propres pour les mariages, pour les enterrements, et pour les autres actions civiles, se conformant pour la plupart, sans se donner beaucoup de peine, à un ancien livre chinois, dans lequel tout est presque déjà réglé, suivant l’année courante du cycle sexagénaire, ou siècle chinois.

Ces six juridictions souveraines n’entrent dans les affaires d’État, que lorsque l’empereur les leur renvoie, et leur ordonne d’en délibérer, ou qu’il leur en commet l’exécution ; car alors ayant besoin les uns des autres, ils sont obligés de concourir ensemble, afin que l’argent, les troupes, les officiers, et les équipages se trouvent prêts au temps marqué.

Hors de ces cas-la, chaque cour ne se mêle que des affaires de son ressort, et elle a sans doute assez d’affaires. Dans une aussi vaste étendue qu’est celle de la Chine, les soins d’entretenir les ouvrages publics, le gouvernement des troupes, le règlement des finances, le maintien de la justice, et surtout le choix des magistrats, toutes ces diverses fonctions, si elles étaient réunies dans un seul tribunal, produiraient sans doute une grande confusion dans les résolutions, une lenteur dans l’action qui ruinerait les affaires. Ainsi il a été nécessaire de multiplier les mandarins, et à la cour, et dans les provinces.

Mais comme dans une si grande multitude, il ne serait pas aisé de s’adresser à celui auquel on aurait affaire, pour prévenir cet inconvénient, on vend un livre qu’on peut appeler l’état de la Chine, qui contient leurs noms, leurs surnoms, leurs emplois, et qui marque s’ils sont Chinois ou Tartares, s’ils sont bacheliers, docteurs, etc. Il marque encore en détail les changements des officiers des troupes, tant de celles qui sont en garnison, que de celles qui sont en campagne, et pour marquer ces changements, sans imprimer de nouveau tout le livre, on se sert de caractères mobiles.