Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/24

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et qui la regardent comme certaine, ainsi que je le remarque dans l’Avertissement qui précède cette histoire.

Tous conviennent que Fo hi a été le fondateur de leur Empire, mais ils ne conviennent pas également du temps qui s’est écoulé depuis Fo hi jusqu’à Yao : Plusieurs croient qu’il y a eu des règnes incertains ; d’autres doutent que les Empereurs placés entre Chin nong et Hoang ti se soient succédés les uns aux autres, parce qu’il se peut faire que ce n’était que des princes tributaires, ou de grands officiers contemporains.

Il se trouve même quelques critiques, lesquels, par rapport au temps qui s’est écoulé depuis Yao jusqu’à nous, disputent ensemble sur la durée plus ou moins longue d’un règne particulier, ou d’une dynastie entière. Je n’ai point voulu entrer dans ces sortes de discussions, qui auraient été trop longues, et qui auraient répandu de l’obscurité et de la confusion dans la suite de l’histoire. J’ai suivi sur cela le sentiment et de nos anciens[1] missionnaires les plus versés dans la littérature chinoise, et de la plupart de ceux qui vivent encore, et dont plusieurs ne le cèdent à aucun autre dans l’étude et dans l’intelligence des livres de cette nation.

Ce qu’on peut dire en général, c’est que les historiens chinois paraissent sincères, et ne chercher que la vérité ; qu’on ne voit pas qu’ils soient persuadés que la gloire d’une nation consiste dans son ancienneté, et que, comme d’autres nations, ils n’ont point eu de raisons prises du côté de l’intérêt ou de la jalousie des peuples voisins, pour altérer ou falsifier leur histoire, qui n’est qu’une >

  1. Les pères Martini, Couplet, &c.