Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/306

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C’est la ville la plus méridionale de la province. Elle confine avec les provinces de Kiang si et de Fo kien : mais le chemin qui conduit dans cette dernière province, et qui est de trois journées, est très difficile à tenir à cause des montagnes qu’il faut nécessairement traverser.

Ce chemin commence aux environs de la ville de Kiang chan hien, où l’on est obligé de passer près de 30 lieues de montagnes, dont la montée et la descente sont assez raides. Il y en a une où l’on a fait un degré de plus de trois cents marches de pierre plate, lequel tourne à l’entour, afin de la monter plus aisément. Les voyageurs y trouvent de temps en temps des hôtelleries. Du reste ce pays n’a rien de bien remarquable. Kiu tcheou compte dans sa dépendance cinq villes du troisième ordre.


YEN TCHEOU FOU, ou NIEN TCHEOU FOU. Neuvième ville.


Quoique cette ville soit sur les bords d’une rivière qui coule auprès de ses murs, et assez près d’une autre dans laquelle elle se jette, et qui porte d’assez grandes barques, elle n’est pas pourtant comparable aux autres villes de la province pour la grandeur, le nombre, et la richesse de leurs habitants. Les collines et les montagnes dont son terroir est rempli, le rendent très inégal.

On y trouve des mines de cuivre, et des arbres qui distillent le vernis, lequel donne le prix aux coffres et aux cabinets dont on les couvre, et qui les font si fort estimer en Europe. Quand ce vernis est une fois sec, il ne se fond jamais, et il souffre les liqueurs les plus brûlantes. Le papier qu’on y fabrique, est également estimé, et il s’en fait un très grand débit. Six villes du troisième ordre sont de son ressort.


OUEN TCHEOU FOU. Dixième ville.


La situation de cette ville bâtie dans un terrain marécageux fort près de la mer, et la beauté de ses édifices lui ont fait donner le nom de petite Hang tcheou. Le flux et le reflux de la mer monte jusqu’à ses murailles, où l’on voit un grand nombre de barques et de sommes chinoises qui y trouvent un havre sûr et commode.

Tout le pays est mêlé de campagnes très fertiles, et de montagnes, dont quelques-unes sont affreuses, surtout celles qui sont dans le voisinage de la province de Fo kien. Elle a sous sa juridiction cinq villes du troisième ordre.