Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/367

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


PING LO FOU. Cinquième ville.


Cette ville est située sur les bords d’une grosse rivière, mais peu navigable ; elle coule entre des vallées très étroites, entrecoupées de rochers, et par cette raison, elle est pleine d’un grand nombre de sauts. Sa juridiction comprend une ville du second ordre, et sept du troisième.

Ces villes sont toutes environnées de montagnes, qui rendent le pays désagréable ; quelques-unes néanmoins sont couvertes d’orangers. On y trouve quantité de cette cire blanche que font certains petits insectes, dont j’ai parlé plus d’une fois.


OU TCHEOU FOU. Sixième ville.


Toutes les rivières de la province se réunissent auprès de cette ville, qui confine avec la province de Quang tong ; c’est pourquoi elle est regardée comme la plus considérable pour le trafic, et comme la plus importante, parce qu’elle est la clef de cette province. Elle compte dans son ressort une ville du second ordre, et neuf du troisième.

Le pays est plat en partie, et en partie plein de montagnes ; on en tire du cinabre, et l’on y trouve un arbre assez singulier, nommé quang lang : au lieu de moelle il renferme une chair molle, qu’on emploie aux mêmes usages que la farine, et dont le goût est assez bon.

Outre les animaux qui sont communs à la Chine, on y voit des rhinocéros, et une espèce de singe, dont le poil est de couleur jaune, et qui, par sa figure, et par son cri aigu, ressemble assez aux chiens ordinaires.


SIN TCHEOU FOU. Septième ville.


Cette ville est située au confluent de deux rivières dans un pays assez agréable, si on le compare au reste de cette province ; les forêts et les montagnes, dont elle est environnée, ont je ne sais quoi de gai et de riant, surtout à l’égard de ceux qui sortent du milieu de ces montagnes escarpées, lesquelles ne présentent rien à la vue que d’affreux et de triste.

Le pays produit une espèce de cannelle, mais qui n’approche pas de celle de l’île de Ceylan pour la bonté et pour l’odeur. On y trouve de ces arbres, dont le bois est extrêmement dur, et que pour cette raison on a appelé bois de fer. On y fabrique des toiles d’une certaine herbe, qui se vendent quelquefois plus cher que les étoffes de soie commune. On tire aussi une terre jaune, qu’on prétend être un remède souverain contre toute sorte de venins. Le district de cette ville n’est pas considérable ; il ne contient que trois villes du troisième ordre.