Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/401

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maladie, et les hommes vécurent tout le temps qu’ils doivent vivre selon l’ordre de la nature.

Il chargea l’impératrice d’enseigner au peuple la manière d’élever des vers à soie, de filer leurs cocons, et de se faire des habits.

Ce prince ne goûtait pas un moment de repos, et quoiqu’il eût appris à ses sujets à se bâtir des maisons, et à former des villes, et qu’il se fût fait bâtir à lui-même un palais, il n’avait point de demeure fixe, et il campait avec ses soldats.

Il fit mesurer le pays, et le partagea en tcheou : il établit plusieurs principautés de cent lis chacune, où il bâtit des villes. Il régla que 240 pas en long, sur un pas de large, feraient un mou ; que cent mou feraient un king ; ainsi les pas étant de cinq pieds, il y avait dans un mou de terre six mille pieds carrés, et six cent mille dans un king. Il régla encore que neuf king seraient appelés tsing, et que ce serait la part de huit familles, qui auraient chacune un king ou cent mou pour soi, et que le king qui resterait au milieu, appartiendrait à l’empereur, et serait cultivé à frais communs par ces huit familles. Il fit faire quatre chemins à chaque tsing ,et il ordonna que trois tsing fussent appelés ho ki, trois ho ki une rue, cinq rues une ville, dix villes un tou, dix tou un che et dix che un tcheou.

Hoang ti mourut sur la pente de la montagne King chan, et fut enterré dans la province de Chan tong. Les écrivains chinois en font les plus grands éloges : la vertu et les talents de ce prince, disent-ils, égalaient le ciel et la terre. Son gouvernement était admirable, ses lois fermes, sa conduite immuable : il répandit ses bienfaits sur toute la terre, et sa libéralité est parvenue jusqu’à nous, de sorte que tout mort qu’il est, on dirait qu’il vit encore. Il eut vingt-cinq enfants, et l’un d’eux nommé Chao hao lui succéda à l’empire.


CHAO HAO. Quatrième empereur.


Ce prince gagna l’estime et l’amour de ses peuples par la douceur et la beauté de son naturel : on publia que le fong hoang avait paru à son avènement à la couronne, ce qui était regardé comme le présage d’un règne heureux, parce que, disent les Chinois, cet oiseau merveilleux ne se montre que quand les bons rois occupent le trône.

Ce fong hoang est un oiseau très rare, ou plutôt fabuleux, à peu près comme notre phénix : selon la peinture qu’en font les Chinois, il ressemble à un aigle, mais il est fort différent par l’admirable variété de ses couleurs.

La prétendue apparition de cet oiseau, fit naître au nouvel empereur l’idée de distinguer ses officiers par la figure de divers oiseaux qu’ils porteraient sur leurs vêtements. L’ordre en fut donné,