Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/402

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et cet usage s’observe encore aujourd’hui. Les mandarins de lettres ont sur leurs habits pour marque de leur dignité, des oiseaux en broderie d’or, et les mandarins de guerre y portent des animaux, tels que sont le dragon, le lion, le tigre, etc. Ces marques d’honneur font connaître au peuple, le rang que tiennent ces officiers dans les neuf premiers ordres de l’État.

Parmi les mandarins de nouvelle création, les uns, qu’on nommait les cinq kieou, devaient assembler le peuple ; d’autres avaient soin de gouverner les cinq espèces d’artisans ; l’emploi des autres était de présider au labourage, et de veiller sur les mœurs des peuples.

Ce prince gouverna ses États avec beaucoup d’équité : les auteurs chinois disent qu’il fut un parfait imitateur de Fo hi. Il réforma les mesures des grains ; il fit dresser un tambour pour battre les veilles ; il rendit libre le cours des rivières, et aplanit les chemins sur les montagnes ; enfin il inventa une nouvelle musique pour unir les esprits avec les hommes, et accorder le haut avec le bas : c’est pourquoi on l’appela Ta yuen.

L’empereur mourut dans un âge fort avancé : il laissa cinq fils, dont quatre avaient chacun leur mérite : mais comme il trouva de plus grands talents dans son neveu, nommé Tchuen hio qui était petit-fils de Hoang ti, il lui donna la préférence sur ses propres enfants, et le choisit pour son successeur à l’empire.


TCHUEN HIO. Cinquième empereur.


Il ne fut pas plutôt monté sur le trône, que loin de prendre de la défiance de ceux dont il remplissait la place, il leur confia des emplois considérables et conformes à leurs talents. Comme ces princes connaissaient parfaitement la nature des métaux, les eaux, et les bois, etc. il donna à l’un l’intendance des mines, à l’autre la charge de maître des eaux et forêts, etc. et s’étant assuré de leur fidélité, il les éleva dans la suite à des emplois plus honorables et plus importants.

Sur la fin du règne de Chao hao, le peuple avait commencé à s’ingérer dans le sacré ministère. Chaque famille voulait avoir chez soi des sacrificateurs. Tchuen hio réforma cet abus ; il joignit le sacerdoce à la couronne, et régla qu’il n’y aurait que l’empereur qui offrirait solennellement des sacrifices au seigneur du Ciel.

C’est ce qui s’est toujours observé, et ce qui s’observe encore maintenant ; car l’empereur seul, est le pontife, et a droit d’offrir les sacrifices dans le temple du Ciel ; s’il arrive que son grand âge, ou quelque maladie ne lui permette pas d’aller au temple y faire les fonctions de sacrificateur, il députe un prince, ou un Grand de l’empire pour tenir sa place, et s’acquitter de ce devoir de religion.