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sa criminelle vie, qui a rendu son nom et sa mémoire exécrables à la postérité.


SECONDE DYNASTIE


NOMMÉE CHANG.


qui compte vingt-huit empereurs dans l’espace de six cent quarante-quatre ans.


TCHING TANG. Premier empereur.
A régné treize ans.


Ce fut l’année trente-deuxième du cycle que ce prince monta sur le trône, et donna le nom de Chang à la famille impériale ; c’était le nom du petit État, qu’il gouvernait depuis longtemps, en qualité de roi ou de prince tributaire.

La modestie, la douceur, la justice, et l’application de ce prince lui avait déjà attiré l’admiration des peuples, et il fut reconnu empereur de toutes les provinces avec un applaudissement universel. Lui seul se croyait incapable de soutenir un si pesant fardeau. Il assembla jusqu’à trois fois ses ministres et les Grands de la cour pour remettre une couronne, que tout autre, à ce qu’il disait, porterait plus dignement que lui ; qu’il lui suffisait d’avoir délivré la patrie de la persécution du tyran, qu’il était content du petit État que le Ciel lui avait donné à gouverner ; et qu’il se voyait avec chagrin et avec peine sur un trône, dont il n’était pas le légitime héritier.

Les Grands de l’empire persistèrent à lui remontrer, que c’était par une disposition particulière du Ciel qu’il était assis sur le trône ; que le Ciel touché du malheur des peuples, l’avait choisi pour être le libérateur de la patrie, et qu’il s’expliquait assez par le concours unanime de tous les ordres de l’État, qui ne voulaient point avoir d’autre souverain que lui.

Tching tang, dont la conduite était sincère, se rendit enfin aux empressements et aux instances des Grands, et gouverna l’empire avec la même modestie qui l’avait porté à le refuser.

Il abrogea d’abord les lois cruelles de son prédécesseur, et en établit d’autres pleines de sagesse et d’équité. Il honora de sa confiance un ministre nommé Y yn, dont le mérite, la prudence, et la fidélité lui étaient parfaitement connus : il le mit à la tête de ses conseils, et lui confia le commandement de ses arMÉES.