Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/43

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car les Chinois lui donnent indifféremment ces deux noms-là : sa partie australe est bornée par la grande muraille qu’on avait mesurée l’année précédente, et qui par là servait à rejoindre les points anciens avec les nouveaux.

Ainsi la carte de cette année devait comprendre la province de Leao tong, l’ancien pays des Mantcheoux, les limites de la Corée du côté du nord, qui en est séparée par le fleuve Toumen oula, les terres des Tartares nommés Yu pi ta se, à cause des peaux de poissons dont ils s’habillent ; les habitations des Ke tchin ta se, qui vont jusqu’à l’embouchure du plus grand fleuve de la Tartarie, nommé par les Tartares Saghalien oula, et par les Chinois He long kiang, et enfin tous les districts des princes Mongous ainsi qu’ils se nomment, et que les Chinois appellent Tsao ta se, qui sont depuis le quarante-cinquième degré de latitude septentrionale, jusqu’au-dessus du quarantième par où l’on devait retourner.

Cet ouvrage fut très agréable à l’Empereur, et il ne pouvait manquer de l’être aux Mantcheoux nés à Peking qui y reconnaissaient leur ancienne patrie, et qui en pouvaient plus apprendre dans un quart d’heure, qu’ils n’en avaient ouï dire à tous les voyageurs.

Ces trois pères furent à peine arrivés à Peking, qu’ils eurent ordre d’en partir pour la province de Pé tche li, qui est la province de la Cour. Ils la commencèrent le 10 décembre de la même année 1709. et ne la finirent que le 29 juin de l’année suivante. La province est grande, et a un grand nombre de villes, dont la situation ne peut être négligée. Autrement l’on trouverait la distance des unes aux autres, ou plus grande ou