Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/44

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plus petite qu’il ne faudrait, ou les aires de vent des lieux déjà placés, ne s’accorderaient plus avec les observations.

La carte de cette province fut d’autant mieux reçue, qu’elle contenait un pays connu. L’Empereur prit la peine de l’examiner lui-même, et voyant qu’elle marquait exactement les lieux par où il avait souvent passé et qu’il avait fait mesurer par les Mantcheoux, dont l’office est de marquer les chemins lorsqu’il va en campagne ; il fit dire aux pères, qu’il répondait de la justesse de cette carte ; et que si les autres cartes, qui étaient à faire, lui ressemblaient, il serait content de leur travail, et que leur ouvrage serait hors d’atteinte de la critique.

Le 22 de juillet de l’année 1710, l’Empereur ordonna aux mêmes pères d’aller vers le fleuve Saghalien oula. Il a fait bâtir sur le bord austral de ce grand fleuve une ville, appelée Saghalien oula hotun, où sont des Mantcheoux sous un Lieutenant-Général, nommé en leur langue Maireitchain, afin de veiller sur les frontières, parce que Niptchou, ville des Moscovites est sur la même rivière, plus à l’ouest à la vérité, mais cependant si voisine, qu’en peu de jours, en suivant le cours de l’eau, ils peuvent entrer dans les terres de l’Empire.

Pour soutenir ce Lieutenant-Général, l’Empereur a encore fait bâtir deux autres villes en allant vers le sud plus avant dans ses terres ; elles ne sont éloignées que de quelques journées les unes des autres, et se joignent par une suite de villages, où sont des chevaux de poste. La plus voisine de Saghalien oula hotun, est Merghen, où il y a aussi un Lieutenant-Général avec des troupes ; la plus éloignée se nomme Tsitcikar, qui est le