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de Hami que d’environ quatre-vingt-dix lieues, de celles dont vingt font un degré. Ces pères n’arrivèrent à Peking qu’au mois de janvier de l’année 1712.

L’Empereur extrêmement satisfait de cette carte, et de celle de Chan tong achevée un peu auparavant, fit demander aux pères, s’ils ne pourraient point trouver dans les provinces quelques-uns de leurs compagnons, qui fussent capables de travailler à ce même ouvrage. On lui en proposa quatre qu’il agréa. Le père Cardoso alla joindre le père de Tartre, qui demeurait dans la province de Chan si, avec ordre d’en faire la carte, aussi bien que de la province voisine de Chen si. Quand ils eurent fini ces deux cartes, qui avaient chacune dix pieds en carré, ils retournèrent à Peking.

Le Mandarin qui présenta ces cartes à l’Empereur, lui dit, que si Sa Majesté souhaitait quelques éclaircissements, le père de Tartre pourrait les lui donner, et qu’il attendait ses ordres. L’Empereur le fit entrer, et prenant en main une longue baguette, il lui en fit donner une pareille pour lui montrer divers endroits que Sa Majesté avait remarqué elle même en visitant ces provinces. Ce prince dit alors plusieurs fois Y tien pou tso : il ne se trompe en rien.

Il arriva une chose assez particulière dans cette audience. L’Empereur prétendait que le cours d’une certaine rivière était mal placé dans une autre carte qu’il examinait, et qui avait du rapport aux cartes des provinces de Chan si et de Chen si. Le père de Tartre voyant que l’Empereur se trompait, soutint le sentiment de la vérité, avec la modestie et le respect qui est dû à la majesté des princes, et il le fit d’une manière si claire, que l’Empereur fut obligé d’en convenir ; Tso leao, dit-il, je