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de Tsi, auquel il destinait un supplice plus lent, et par conséquent plus cruel : il le fit enfermer dans un parc planté de pins, ou on ne lui donnait de nourriture qu’autant qu’il en fallait pour subsister. Ce prince livré à son désespoir, ne toucha à aucun des aliments qui lui furent apportés, et se laissa mourir de faim.

Le roi de Han avait prévenu une aussi triste destinée que celle de tous ces princes, en livrant sa personne, ses troupes, et ses États à l’empereur. Il demeura à la Cour avec les honneurs de son rang, et comme il était habile et expérimenté, Chi hoang ti s’entretenait souvent avec lui des maximes du gouvernement.

Toutes ces principautés étant réunies sous une même puissance, et leurs titres ayant été éteints, ne furent plus que des provinces de l’empire. L’empereur poussa encore loin ses conquêtes du côté du midi, et devint par-là le maître d’un vaste et florissant État. Il le partagea en trente-six provinces.

Un capitaine, qui commandait une petite flotte qu’il avait conduite vers quelques îles du Japon, étant venu rendre compte de son expédition à l’empereur, lui persuada que rien ne serait plus avantageux à son État, que d’y avoir un établissement pour le commerces et afin de l’engager plus efficacement à y envoyer une colonie, il lui fit entendre que dans une de ces îles, l’on trouvait un remède souverain contre toutes sortes de maladies, et même contre la mort.

L’empereur, qui aimait à vivre, et à jouir longtemps du fruit de ses conquêtes, se laissa aisément persuader ce qui flattait si fort ses désirs. Il lui confia des vaisseaux, des soldats, et trois cents jeunes hommes, avec autant de filles en âge d’être mariées.

Ce capitaine fit voile vers les terres du Japon ; il aborda à une île, où il bâtit une ville, il s’en déclara le souverain. Ce pays se peupla en peu de temps, et les habitants se sont toujours fait un honneur de tirer leur origine de la nation chinoise.


Cycle XXXVI. Année avant J. C. 237.

Dans la visite que Chi hoang ti faisait de son empire, il fit réflexion que les provinces septentrionales, surtout celles de Pe tche li, de Chan si, et de Chen si, étaient fort exposées aux incursions des Tartares, qui pouvaient venir inopinément sur ses terres, et y exercer toutes sortes de ravages. Il forma le dessein de se mettre à couvert de voisins si dangereux. Il envoya contre eux une armée formidable commandée par un habile général : les Tartares furent entièrement défaits, et poussés bien loin au-delà des frontières de l’empire.

L’empereur ne perdit point de temps, et il commença aussitôt à faire exécuter le projet qu’il avait formé de construire une muraille, qui s’étendît depuis la mer, jusqu’aux extrémités de la province de Chen si.

Ce fut la quarante-deuxième année du cycle, qu’il fit enfoncer dans la mer plusieurs vaisseaux chargés de fer pour en assurer les fondements.