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l’empire : mais ils furent toujours vaincus par un habile général chinois, nommé Touan kiong.

On rapporte de ce général, que pendant dix ans que dura la guerre, il ne se mit jamais au lit pour prendre son repos. 

L’année cinquième du cycle, on vit reparaître quelque reste des rebelles nommés Bonnets jaunes, qui cherchaient à remuer et à exciter de nouveaux troubles.

L’empereur mourut l’année suivante à l’âge de trente-quatre ans, sans avoir nommé d’héritier. Ce fut son second fils nommé Hien ti qui lui succéda.


HIEN TI. Vingt-cinquième empereur.
A régné trente-un ans.


On ne compte point au nombre des empereurs le frère aîné de ce prince nommé Pien ti, qui, au bout de quelques mois, abdiqua la couronne, et la laissa à son frère cadet qui n’avait encore que neuf ans. La faiblesse de ce jeune prince, sa nonchalance, ou plutôt sa stupidité donnèrent lieu à une infinité de guerres étrangères et intestines.

La Chine fut partagée d’abord en trois, et ensuite en quatre parties différentes, qui avaient autant de souverains. La partie orientale conspira contre Tong tcho, général des troupes impériales. Celui-ci tua l’empereur, et son frère aîné brûla le palais ; et ayant ouvert les sépulcres des empereurs, il en tira des richesses immenses, et transporta la cour dans la province de Chen si.

Tant de crimes ne furent pas longtemps impunis ; il fut massacré l’année suivante. Son cadavre suspendu au haut d’une fourche dans la place publique, devint le jouet de la populace en fureur, et tous les trésors furent confisqués.

Les Bonnets jaunes profitèrent admirablement de ces troubles pour grossir le nombre des rebelles. Ils furent exterminés peu à peu par Tsao sao qui s’empara de l’autorité souveraine : mais l’année trente-septième du cycle, il en fut dépouillé par son propre fils nommé Tsao poi, et relégué dans une principauté qu’on lui donna, et où il mourut quatorze ans après dans un mépris général.