La cruauté et les débauches de ce prince, son éloignement de tous ceux qui étaient capables de lui donner de sages conseils, le crédit où il mit les eunuques, furent autant de prétextes dont Siao yuen colora la passion qu’il avait de régner. Il se joignit au roi de la principauté de Leang, et s’étant rendu maître du palais, il le fit brûler, et en bâtit ensuite un autre beaucoup plus magnifique. L’empereur fut renversé du trône, et tué de la main de ce premier ministre, n’ayant encore que dix-neuf ans. Le perfide mit sur le trône le frère de cet infortuné prince nommé Ho ti.
La vue de Siao yuen, en plaçant ce jeune prince sur le trône, n’était pas de l’y laisser longtemps. Au bout d’un an il lui ôta la vie et la couronne, dont il s’empara, et devint le fondateur d’une nouvelle dynastie. Ho ti fut tué à l’âge de quinze ans.
Siao yuen, que tant de crimes avaient porté sur le trône impérial, prit le nom de Kao tsou vou ti. Il descendait de la famille de Siao ho, qui était très ancienne. Il ne laissait pas d’avoir de grandes qualités : il était actif, laborieux, et vigilant ; il voulait que toutes les affaires passassent par ses mains, et il les expédiait avec une promptitude surprenante ; il s’était rendu habile dans presque toutes les sciences, et surtout dans l’art militaire.