Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/527

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dans le devoir de la soumission, et rendirent leur hommage en la manière accoutumée.

Cet empereur fut favorable à la religion chrétienne, comme il paraît par le monument de pierre dont j’ai déjà parlé : il y eut sous son règne des temples élevés au vrai Dieu, et la foi fut prêchée dans les provinces. Un des missionnaires nommé O lo puen, fut même gratifié d’un titre honorable.

Kao tsong mourut âgé de cinquante-six ans, l’année vingtième du cycle. La cruelle Vou heou s’empara du trône.


VOU HEOU. Usurpatrice.
A régné vingt-un ans.


Cette princesse, aussi artificieuse qu’elle était cruelle, voulut se maintenir dans toute l’autorité que le défunt empereur avait eu la lâcheté de lui confier. Pour y réussir, elle chassa son fils, qui avait été déclaré héritier de la couronne, et lui donna une petite souveraineté dans la province de Hou quang. Elle mit à sa place son troisième fils, qui était fort jeune, et qui n’eut que le titre d’empereur. Elle commença d’abord par se défaire de tous ceux qu’elle soupçonnait de n’être pas dans ses intérêts, et dans un seul jour elle fit mourir quantité de seigneurs des premières familles de l’empire.

L’année quinzième de ce règne, il s’éleva une persécution contre la religion chrétienne, qui dura environ quinze ans. La même année le colao nommé Tié, eut le courage de presser vivement la reine en faveur de son fils, qui avait été nommé héritier de la couronne par Kao tsong, et qu’elle avait exilé depuis quatorze ans. La raison qu’il apporta, c’est qu’il était inouï qu’on mît dans la salle des ancêtres, un nom qui ne serait pas de la famille, et que les descendants ne voudraient jamais le reconnaître.

On rappela donc ce prince de son exil, et il demeura pendant sept ans dans le palais oriental jusqu’à la mort de Vou heou, qu’il monta sur le trône. C’est ce qui arriva l’année quarante-unième du cycle, que mourut cette princesse, âgée de quatre-vingt-un ans.


TCHUNG TSONG. Quatrième empereur.
A régné cinq ans.


Ce prince était peu digne du trône, où sa naissance, la tendresse de son père et la fermeté du premier ministre l’avaient placé. Il se livra tout entier à l’indolence d’une vie oisive, et à la débauche. Il fit plus, pour ne penser qu’à ses plaisirs, il déposa