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quand il mourut la quarante-huitième année du cycle. Il eut pour successeur Gin tsong son frère utérin.


GIN TSONG. Quatrième empereur.
A régné neuf ans.


Les peuples n’eurent point à regretter le défunt empereur, ils trouvèrent encore de plus grandes qualités dans celui qui le remplaçait. Ce prince joignait à un esprit vif et pénétrant beaucoup d’équité, de douceur, et de modération.

C’était lui faire sa cour, que de lui donner de sages conseils, surtout quand ils tendaient au repos et au bonheur de ses sujets. Il punissait avec peine, et récompensait libéralement. Enfin il n’eut d’autre application que celle de bien gouverner son État.

Il porta un édit, qui faisait défense aux princes et aux petits souverains d’aller à la chasse depuis la cinquième lune de chaque année, jusqu’à la dixième, de crainte que les campagnes n’en fussent endommagées. Il avait coutume de dire que les mahométans estimaient infiniment les pierreries ; mais que pour lui il faisait bien plus de cas des gens sages, et qu’il tâchait d’en avoir toujours auprès de sa personne. « Car enfin, disait-il, si par leurs avis je viens à bout de procurer à mes peuples une vie tranquille et commode, quelles richesses sont comparables à ce bonheur ? »

Ayant appris que cinq frères s’étaient rendus coupables de crimes, pour lesquels ils étaient condamnés à mort : « Qu’on fasse grâce du moins à l’un d’eux, dit l’empereur, afin que leurs infortunés parents aient quelqu’un qui les nourrisse et qui les console. »

Dans un temps de sécheresse, et où il y avait à craindre pour les moissons faute de pluie : « C’est moi, s’écria-t-il en soupirant, c’est moi qui attire cette calamité sur mon peuple ; » et en répétant souvent ces paroles, il brûlait des parfums, et implorait l’assistance du Ciel. On remarqua que le jour suivant la pluie tomba en abondance, et ranima les campagnes desséchées et languissantes. Ce prince mourut âgé de trente-six ans, la cinquante-septième année du cycle. Son fils aîné nommé Yng tsong, lui succéda.


YNG TSONG. Cinquième empereur.
A régné trois ans.


Toutes les vertus du père étaient passées dans le fils ; et l’on se promettait la continuation d’un si heureux gouvernement, lorsque la soixantième année du cycle ce prince entrant dans sa tente accompagné d’un de ses plus fidèles