fait la vertu, vous distinguiez avec facilité le bien du mal, entre les biens le plus parfait, et que vous vous y attachiez avec constance. Si vous en usez ainsi, Tien et les hommes vous répondront de leur côté, et préviendront même vos vœux. Ce qui vous occupe maintenant, c’est le désir de recouvrer les terres de la Chine. Il faut auparavant avoir gagné le cœur de vos peuples. Le moyen de le gagner, ce n’est sûrement pas en les accablant par des corvées, et en les ruinant par des subsides. Ménagez leurs forces ; épargnez leurs biens : vous y réussirez. Dans l’état où sont aujourd’hui les choses, vous ne pouvez réussir autrement, qu’en réprimant toutes vos passions, et en donnant à vos sujets des témoignages non suspects, et des exemples sensibles de la plus parfaite équité. Ce qui presse le plus, par où il faut commencer, et quels sont le temps et les moments qu’il faut choisir, c’est un détail où je n’ose point entrer ; Votre Majesté y pensera.
L’hiver d’une des années nommées King yuen, désignée par Y oui sur le cycle sexagénaire, mon maître Ouen kong[1] me chargea de faire ce commentaire sur le Chu king. L’année suivante il mourut. J’ai travaillé à cet ouvrage pendant dix ans, et quoique ce ne fût pas un fort gros livre, je n’ai pu l’achever plus tôt. Aussi faut-il convenir que commenter le Chu king, ce n’est pas une chose facile. Le gouvernement de nos deux Ti, et de nos trois Vang, fait proprement le fond de ce livre. Il contient en abrégé leurs maximes et leur conduite. C’est assez dire. On comprend bien que pénétrer le fond de ce trésor, et en étaler les richesses, c’est un ouvrage de longue haleine, et qu’il n’était guère possible d’y réussir
- ↑ Titre honorable donné à Tchu hi après sa mort.