Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/236

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trois petits mandarins furent envoyés au plénipotentiaire moscovite ; ils allèrent sur de petites barques accompagnés de quelques soldats. Le gouverneur de Niptchou envoya encore à nos tagin des légumes, et un présent de plusieurs sortes de pâtisserie fort grossière et de farine noirâtre, avec de très méchant vin. Le temps fut serein et fort tempéré presque tout le jour ; l'après-midi il y eut un petit orage qui ne fit que passer. Le 13 le temps fut inconstant, tantôt serein, tantôt couvert ; il s'éleva le matin un grand brouillard. Le 14 le matin, brouillard froid, le reste du jour fut serein et tempéré. Le 15 le gouverneur de Niptchou envoya donner avis à nos ambassadeurs que les leurs arriveraient dans un ou deux jours, et qu'une partie de leurs gens et de leur équipage les avait devancés, et était à Niptchou.

Le temps fut fort serein et fort tempéré tout le jour ; il fit un peu chaud vers le midi. Le 16 ces trois petits mandarins que nos ambassadeurs avaient envoyé au-devant du plénipotentiaire moscovite pour le complimenter sur son arrivée, retournèrent en notre camp fort satisfaits de la manière dont ils avaient été reçus ; ils rapportèrent seulement qu'il leur avait parlé d'éloigner un peu notre camp de la forteresse de Niptchou mais qu'ils avaient répondu, selon qu'ils en avaient ordre, que nous ne décamperions point, parce qu'il n'y avait point d'autre lieu propre à former leur camp ; que lorsqu'il serait arrivé, il pourrait lui-même faire visiter le terrain, et que si ces gens savaient quelque autre endroit commode, ils n'avaient qu'à nous le montrer, et que nous changerions aussitôt de camp, à quoi il ne répliqua rien. Il se plaignit seulement que ses interprètes mongous étaient fort peu intelligents, et il pria que pour traiter d'affaires, on n'usât que de la langue latine. Le même jour il vint un député de ce plénipotentiaire vers nos tagin, pour leur faire aussi compliment, et leur demander de quelle manière ils désiraient que se fît leur entrevue, et combien ils voulaient que chacun amenât de monde aux conférences ; à quoi nos tagin répondirent, qu'ils laissaient cela à sa liberté. Ce député parut se troubler dans son discours, et nos gens furent peu satisfaits de ses manières un peu brusques et sauvages ; ils résolurent même de faire avertir le plénipotentiaire moscovite, de ne leur envoyer plus à l'avenir de semblables gens. Le temps fut toujours fort serein, froid le matin, et chaud vers le milieu du jour. Le 17 le temps fut serein tout le jour, un peu froid le matin, ensuite tempéré ; nos tagin firent descendre plus bas celles de nos barques qui étaient au-dessus de Niptchou et proche desquelles aurait dû passer le plénipotentiaire avec toute sa suite. Le 18 le plénipotentiaire moscovite arriva à Niptchou avec une partie de sa suite, ils venaient tous sur des jangades, sur quelques-unes desquelles il y avait