Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/237

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des tentes ; aussitôt qu'il fut arrivé, il envoya en donner avis à nos ambassadeurs par un des gentilshommes de sa suite, et leur faire compliment de sa part. Le gentilhomme dit aussi, que les conférences ne pourraient commencer que dans deux ou trois jours, parce que tout leur monde n'était pas encore arrivé. Nos tagin firent des plaintes du dernier député qu'on leur avait envoyé, et chargèrent ce gentilhomme d'avertir son maître, qu'à l'avenir il n'envoyât pas de ces sortes de gens qui ne feraient que brouiller les affaires ; ensuite ils envoyèrent eux-mêmes deux officiers de considération pour complimenter aussi le plénipotentiaire moscovite sur son arrivée ; nos gens furent extrêmement contents de la civilité avec laquelle il les reçut et leur parla. Le temps fut couvert le matin, et il plut à diverses reprises ; vers le soir l'air redevint serein ; tout le jour fut assez tempéré. Le 19 tout le jour se passa en allées et venues de la part de nos ambassadeurs et du plénipotentiaire de Moscovie pour déterminer le jour, le lieu, le temps, et la manière dont ils se pourraient assembler, et conférer ensemble de leurs affaires. Le temps fut froid le matin, ensuite assez tempéré jusqu'après midi, qu'il s'éleva un grand vent de nord-est qui rendit l'air froid ; la nuit il tomba de la pluie en abondance. Le 20 le jour se passa encore en allées et venues comme le précédent, pour traiter des préliminaires, et enfin on convint de part et d'autre que la première conférence se ferait le vingt-deux ; que nos ambassadeurs passeraient la rivière accompagnés de quarante des mandarins de leur suite, et de sept cent soixante soldats, dont cinq cents demeureraient avec leurs armes rangés en bataille sur le rivage, au lieu même où demeureraient nos barques ; que cet endroit serait aussi également distant du lieu des conférences et de la forteresse ; que les deux cents soixante autres soldats suivraient les ambassadeurs jusqu'au lieu des conférences, et qu'ils demeureraient debout derrière eux à une certaine distance ; que les Moscovites se rangeraient aussi en bataille devant la forteresse au nombre de cinq cents hommes, armés à égale distance, et que le plénipotentiaire moscovite serait suivi de quarante officiers de sa suite, et de deux cent soixante soldats, qui demeureraient aussi debout à égale distance que ceux de nos ambassadeurs ; que ces deux cent soixante soldats de part et d'autre ne porteraient point d'autres armes que l'épée, et qu'afin qu'il n'y eût point de supercherie, et qu'on ne portât point d'armes cachées, nos gens visiteraient les soldats moscovites, et les Moscovites visiteraient aussi nos soldats ; que nous poserions une garde de dix hommes du côté de nos barques, afin que tout fût égal ; que les ambassadeurs s'assembleraient chacun sous leurs tentes, lesquelles feraient mises l'une contre l'autre, comme si les deux n'en faisaient qu'une, et qu'ils seraient assis sous ces tentes vis-à-vis l'un de l'autre, sans aucune supériorité de part ni d'autre. Nous n'aidâmes pas peu à rassurer l'esprit de quelques-uns de nos ambassadeurs,