Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/385

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quarante-neuf étendards, qui s'étaient soumis aux Mantcheoux avant qu'ils eussent conquis l'empire de la Chine. Il n'y a point d'autre marque en cet endroit pour fixer les limites, qu'une montagne bien plus élevée que toutes les hauteurs d'alentour ; aussi y vîmes-nous de la neige, qui n'était pas encore fondue. Avant que de partir, nous laissâmes en notre camp beaucoup de chevaux et de mulets lassés, presque toutes les charrettes de l'équipage, une partie de notre bagage, et des gens pour le garder, afin de le prendre au retour. Le temps fut serein tout le jour, mais extrêmement froid le matin, comme au mois de décembre à Peking, quoiqu'il ne fît qu'un vent médiocre de nord-ouest qui s'augmenta un peu, jusque vers midi, qu'il diminua considérablement. Le reste du jour fut tempéré. Nous campâmes dans une petite plaine, toute entourée de collines de sable ; il y avait une fontaine de très bonne eau. Ce lieu s'appelle Soudetou. Le 14 nous fîmes soixante-dix lys, au nord-ouest, la plus grande partie dans un chemin semblable à celui des jours précédents. Nous passâmes plusieurs endroits où il y avait des sables mouvants, avec quelques petits arbres et quelques buissons. Nous vînmes camper proche d'une grande mare d'eau toute blanche, et pleine de nitre ; on avait fait des puits à l'entour, et en plusieurs autres endroits. Ce lieu s'appelle Houloussoutai tchahannor. Le fourrage y était meilleur qu'en aucun autre lieu que nous ayons trouvé dans la route. Après avoir fait dix lys, nous passâmes proche de gros morceaux de marbre blanc qui sortent de terre ; nous vîmes sur l'un de ces morceaux de marbre des lettres chinoises gravées, qui marquaient, que le troisième empereur de la famille de Tai ming, nommé Yung lo, avait passé là, à peu près dans la même saison où nous étions, lorsqu'il allait faire la guerre aux Mongous de la famille Yuen, qui avaient été chassés de la Chine par son père Hong vou. Le temps fut couvert tout le matin, avec un vent de nord-est fort froid, qui nous gelait, quoique nous fussions vêtus de doubles fourrures, comme dans le plus grand hiver ; il neigea assez fort vers midi, mais la neige ne dura pas plus d'un quart d'heure ; ensuite le temps s'éclaircit, et fut beau et tempéré le reste du jour. Le 15 nous séjournâmes pour attendre les troupes qui marchaient derrière nous avec l'artillerie. Le temps fut assez beau tout le jour, et assez tempéré. Le 16 nous fîmes 50 lys, au nord-ouest, dans un pays assez semblable à celui des jours précédents. Nous vînmes camper entre des hauteurs qui étaient au nord d'une grande plaine, laquelle avait plus d'une lieue de diamètre, et où nous trouvâmes plusieurs mares d'eau qui paraissaient pleines de nitre ; au-dessus de notre camp il y avait une source d'eau courante, dont l'eau ne laissait pas d'être un peu douceâtre ; ce lieu s'appelle Kara manguni habirhan. Le temps fut un peu froid le matin avant le lever du soleil, mais ensuite il fut