Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/449

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fait de très bon sel de nitre. Il faut qu'il y ait de grandes sources d'eau salée et nitreuse ; cette eau se répand dans des espaces du terrain qu'on a disposés exprès ; elle y est desséchée par la chaleur du soleil, et elle laisse un sel fort blanc, après que toute l'humidité en est exhalée. Nous y vîmes plusieurs monceaux de sel, quoique le soleil n'eut pas encore beaucoup de force. Nous campâmes proche d'un pou, nommé Hoang tchi, dont l'enceinte est beaucoup plus grande que celle de Ting pien ; mais il y a bien moins d'habitants. La hauteur du pôle de ce lieu est de trente-sept degrés cinquante-une minutes ; l'empereur vint en chassant au lièvre une partie du chemin, et en tua plusieurs. Le 12 nous fîmes 60 lys, les vingt premiers au nord-ouest ; ensuite nous allâmes toujours prenant plus du nord, jusqu'aux vingt derniers, que nous fîmes droit au nord ; de sorte que la route peut avoir valu le nord-nord-ouest ; nous suivîmes toujours la grande muraille de fort près ; elle tombait encore là en ruine ; les terres de la muraille et des tours s'étant éboulées en beaucoup d'endroits, il n'y avait presque plus de tours de briques ; vers le milieu de notre route, nous passâmes proche d'un petit fort de terre, nommé Cau pin, qui joint la grande muraille. La campagne est toujours découverte, et le terrain sablonneux, tantôt plus, tantôt moins ; les terres ne laissent pas d'être cultivées presque partout, et les chemins sont beaux. Nous campâmes proche d'un pou nommé Ngan ting, où il n'y a pas plus de cinquante ou soixante maisons, et seulement une porte ; l'eau n'y est point bonne, parce qu'elle est toute nitreuse et un peu salée ; la hauteur du pôle est de trente-huit degrés, quatre minutes. Le 13 nous fîmes 60 lys environ, au nord-ouest, un quart de nord ; nous vînmes d'abord droit au nord-ouest, ensuite au nord-nord-ouest, et à la fin au nord-ouest un quart, toujours en suivant la grande muraille. La plupart de ses tours sont toujours de terre ; nous en vîmes cependant trois ou quatre plus hautes, plus grandes, et mieux bâties que celles que nous avions vues dans ce voyage. Le chemin que nous fîmes était de sables mouvants, bien fourni de grandes herbes et de broussailles ; il y croît quantité de réglisse. L'empereur vint toujours en chassant ; il y avait une si prodigieuse quantité de lièvres, que Sa Majesté en tira 307 à coups de flèche. Nous campâmes à Hingouyng, petit bourg muré et fortifié comme les précédents ; nous ne pûmes prendre la hauteur, parce que le temps fut couvert tout le jour, il neigea même un peu le matin. Le 14 nous fîmes 70 lys tout compté à l'ouest-nord-ouest, dans un chemin un peu moins égal, mais aussi il y avait moins de sable, et le terroir était presque partout de terres labourables ; après avoir fait trente lys, nous passâmes proche d'un petit bourg, nommé Naopoula, et nous vînmes camper près d'un autre un peu plus grand, dont les murailles étaient de briques, nommé Tsing chui yng ; nous y trouvâmes la hauteur du pôle de trente-huit degrés vingt-une minutes. Nous côtoyâmes toujours la grande muraille de fort près ; l'Empereur la passa