Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/451

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de la bannière rouge sous les armes, avec leurs étendards des deux côtés du grand chemin ; il y avait peut-être huit-cents hommes, qu'on a fait venir depuis deux ou trois ans de Si ngan fou, pour être en garnison à Ning hia. Après eux était la garnison des soldats chinois, rangés de même en bataille des deux côtés du grand chemin. Il y avait près de cinq mille hommes, dont deux tiers étaient de cavalerie ; ils étaient en fort bon ordre ; chaque compagnie avait un étendard de satin vert, brodé d'or, et chaque dizaine de soldats un autre petit étendard fort propre. Lorsque nous approchâmes de Ning hia, nous trouvâmes encore les trois mille hommes de la gendarmerie de Peking que l'empereur avait envoyé à Tai tong fou, vingt jours avant qu'il partît de sa capitale. Ils étaient aussi rangés sous les armes des deux côtés du grand chemin, avec leurs officiers à leur tête. Cette gendarmerie était suivie d'une multitude de peuple, qui s'étendait jusqu'aux portes de la ville de Ning hia ; ils avaient tous un hiang à la main. Nous vînmes coucher à Ning hia, qui est une des plus grandes et des plus célèbres villes qui soient le long de la grande muraille ; elle a plus de dix-neuf lys de circuit. Il y a depuis trois ans une garnison de soldats tartares ; les maisons y sont extrêmement pressées ; il y en a peu qui aient des cours, même médiocres, et on n'en voit aucune qui ait un jardin ; au reste cette ville est fort peuplée et fort marchande. Presque toutes les maisons ne sont que de bois et de terre, excepté les fondements, et environ un pied ou deux au-dessus du niveau de la terre, qui sont de briques. Tout le reste de la muraille, et même la couverture n’est que de terre. Le bois propre à bâtir y est à fort bon marché, parce qu'on le va prendre dans cette chaîne de montagnes, qui est au nord-ouest, à soixante ou soixante-dix lys de la ville, où il y en a une telle quantité, que tous les lieux des environs, de plus de quatre ou cinq cents lys au loin, en viennent acheter à Ning hia. Hors de la ville sont deux faubourgs, fermés d'une enceinte de murailles. Celui qui est hors d'une porte du midi, a environ cinq ou six cents maisons ; il y a six portes, deux au nord, deux au sud, une à l'orient, et une autre à l'occident. Toutes ces portes sont doubles avec une place d'armes entre deux. La ville est bâtie en rectangle oblong, et s'étend bien plus loin est-ouest, que nord et sud. Les murailles sont toutes revêtues de briques, mais elle n'a de tours et de boulevards qu'aux portes, elle est terrassée en dedans ; les murailles ont quarante ou cinquante pieds de hauteur, mais elles tombent en ruine en plusieurs endroits ; le quartier de la garnison tartare n’est que de terre. A dix lys à l'est de la ville, et assez proche du chemin où nous passâmes, sont deux grands étangs, dont l'un a cinquante ou soixante lys de circuit, qui passent pour être fort poissonneux. On y voit quantité d'oiseaux aquatiques, comme canards, oies sauvages, cygnes, etc. Cette ville fournit de bons soldats, et de braves officiers chinois, aussi bien