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Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/115

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ET LE CHASSEUR.

toutefois, malgré le mauvais temps, essaya de parcourir une partie de la forêt où le gibier abondait davantage. Mais quelque peine qu’il se donnât, quelque fatigue qu’il prît, il ne put rien rencontrer.

Comme il retournait chez lui, il aperçut au pied d’un arbre un rayon de miel, qu’il cueillit et qu’il apporta au roi, lui disant que c’était tout ce qu’il avait pu se procurer ce jour-là. Le roi reçut ce rayon de miel avec plaisir, et durant le temps qu’il le mangeait, un petit morceau étant tombé par terre, une mouche vola dessus. Un de ces petits lézards qu’on voit courir sur les murailles des maisons, vit cette mouche se reposer sur ce brin de miel, et courut sur elle pour la dévorer. Une mangouste, que le roi élevait, et qui était alors sur ses genoux, n’eut pas plutôt aperçu le petit lézard, qu’elle sauta sur lui pour le saisir et en faire sa proie. Dès que le chien du chasseur qui avait apporté le rayon de miel vit la mangouste par terre, il se jeta sur elle pour la mordre ; et le roi ne vit pas plutôt sa mangouste en danger, qu’il saisit un gros bâton et en frappa rudement le chien. Le chasseur, à son tour, mécontent de voir maltraiter ainsi son chien, voulut prendre parti pour sa pauvre bête, et demanda au roi d’un ton d’assez