Aller au contenu

Page:Dubois - Le Pantcha-Tantra ou les cinq ruses.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LES MOINEAUX

mauvaise humeur pourquoi il battait son chien, ajoutant que c’était cet animal qui le faisait vivre, et qu’il aimerait mieux être battu lui-même que de voir battre son chien.

Le roi, irrité de la remontrance du chasseur, ordonna à ses gens de le saisir, de le lier et de le punir pour son insolence. Dans le temps qu’on le fustigeait sévèrement, les autres chasseurs, qui se trouvaient rassemblés en grand nombre dans la ville royale et les environs, apprirent le cruel châtiment du chasseur ; tous ressentirent l’injure faite à un de leurs compagnons et s’attroupèrent en tumulte ; ils levèrent l’étendart de la révolte, pillèrent et s’accagèrent totalement la ville.

Que cet exemple, ajoutèrent les oiseaux en s’adressant aux deux moineaux qui les avaient choisis pour juges, vous apprenne à quels dangers on s’expose souvent pour de légers sujets.

Cependant les plaideurs ne tinrent aucun compte des sages avis des arbitres, et persistèrent dans la résolution d’aller faire décider leur querelle au tribunal du roi : pour justifier cette démarche téméraire, ils citaient cette ancienne maxime :