et rehabitées tout récemment. L’aspect bizarre des murailles de clôture confirmerait ce soupçon : comme en hâte, les brèches en ont été bouchées, ici par des nattes tendues, là par des paquets de paille ou d’épines mortes, grossièrement ajustés.
Ainsi, plus on avance, plus se multiplient les tableaux misérables, et moins on retrouve trace de la majestueuse vision du dehors. Seul, le ciel reste toujours semblable, brillant et immense.
Suivons cette rue qui s’enfonce en pleine ville. Elle paraît en appeler de la désolation ambiante. Les constructions qui la bordent sont plus élevées en effet, un étage les surmonte.
Mais, quelque disposé que l’on soit à l’indulgence, on
ne peut s’empêcher de reconnaître que ces bâtisses aussi
menacent ruine, que la négligence est gravée sur leurs murs
aussi, lézardés et rongés. L’étage qui les surmonte semble
plutôt croulant, et là-haut, les barreaux de leurs fenêtres
mauresques s’émiettent. Seules, les portes témoignent de
soins et d’entretien, trahissent la vie.