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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

… Elles sont très curieuses ces portes massives, garnies à profusion de clous à têtes énormes, ferrées comme des coffres-forts. Toutes sont, du reste, soigneusement fermées, contrairement à la coutume en pays nègre.

Au delà de cette rue qui forme comme une place saine, reparaissent des taches lépreuses : terrains vagues, emplacements d’habitations rasées et disparues, ou maisons vides et éventrées s’entremêlant à des demeures écrasées et pauvres aux clôtures hétérogènes d’épines, de nattes et de murs. Parfois


la misère affecte un nouvel aspect : des groupes d’habitations tout en paille, huttes bombées avec enclos en paillassons, — des coins de village de Foulbés nomades, au milieu de ces débris de ville. À l’encontre de certaines imaginations exigeantes, je ne m’attendais certes pas à trouver ici un pendant à Athènes, Rome ou Le Caire. Les sables du désert prêtent évidemment aux conceptions architecturales des