Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/101

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cunes lumieres d’ailleurs concernant ce romain. Je rapporterai donc en premier lieu la lettre écrite par Avitus sous le nom du comte Sigismond fils, et dans la suite successeur du roy Gondebaud, et adressée à Vitalianus un des sénateurs de l’empire d’Orient. Suivant les apparences, c’est le même Vitalianus qui joua depuis un si grand rolle dans cet empire[1], et qui après avoir pris les armes contre Anastase, et puis fait sa paix avec lui, fut assassiné sous le regne de Justin par les menées de Justinien, le même qui fut dans la suite empereur. Justinien craignoit que notre Vitalianus qui devoit être un homme de mérite et fort ambitieux, ne le traversât dans le dessein de succéder sur le thrône d’Orient, à l’empereur Justin frere de sa mere. Notre lettre est une de celles que nous venons de citer, et voici son contenu. » Pour juger sainement, vous devez tenir ceux que vous avez revêtus des Dignités de l’Empire, & vous ne devez point regarder avec l’indifference qu’on a d’ordinaire pour les absens, ceux que le service de notre commun Maître oblige à faire leur résidence dans des pays éloignés. Aux visites près que je ne suis point à portée de vous rendre, je ne manque à rien de tout ce qui peut vous donner des marques de mon amitié. Aujourd’hui il est question de me rendre un bon office auprès de l’Empereur Anastase le meilleur de tous les Princes, celui que vous & moi nous servons. Vous l’assurerez donc de mon attachement à ses interêts, que je cherche sans cesse l’occasion de lui en donner des preuves, & vous lui direz que je viens d’être assez heureux pour contenter cette envie, puisque c’est par mon entremise que mon pere Gondebaud, ce Roi qui vous aime si tendrement, a obéïà l’ordre Impérial qui enjoignoit de mettre en liberté le fils de votre client Laurentius. Nous vous avions déja envoyé un bon Serviteur en vous envoyant le pere, & quand nous vous envoyons aus-

  1. Vide Alem. notas in Hist. anec. Procopii, pag. 23.