Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/103

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de laisser passer, sans m’en prévaloir, aucune occasion de donner des marques de mon dévouement au Prince que le monde entier respecte. Je profite donc de celle qui s’offre pour lui témoigner mon attachement comme ma reconnoissance, & il ne me reste plus qu’à vous recommander ce fils de Laurentius qu’un ordre respectable appelle dans l’Empire d’Orient. Que ce fils qui va chercher son Pere dans des Pays si éloignés, retrouve sa Patrie dans votre maison ? Quant à vos Sujets fideles qui sont dans nos quartiers, nous attendons toujours la commission que vous devez nous envoyer & que nous souhaitons de recevoir, dans le dessein où nous sommes de la bien faire valoir. Dieu veuille qu’un mot sorti de la bouche auguste de notre Empereur, & dont nous aurions la preuve dans une Lettre écrite par une personne constituée en une Dignité aussi éminente que l’est la vôtre, puisse faire jouir la famille dont je suis le Fils aîné, de la gloire attachée à l’exercice des grands emplois de l’Empire Romain. »

Quelle étoit cette dignité dont la famille royale parmi les Bourguignons, attendoit le diplome de Constantinople ? Y avoit-on fait esperer à Gondebaud le consulat d’Occident que l’accommodement de Theodoric et d’Anastase, dont nous parlerons dans la suite, aura empêché Gondebaud d’obtenir ? S’agit-il seulement dans cette lettre du patriciat que Sigismond obtint pour lui à quelque tems de-là, et qu’il pouvoit demander dès-lors ? Qui peut le dire ?

Il me vient une idée dans l’esprit, c’est qu’après avoir fait voir comment Sigismond le fils aîné et le successeur de Gondebaud, parloit dans les lettres qu’il écrivoit à Constantinople aux ministres de l’empereur d’Orient, il convient de faire voir aussi, en quels termes s’énonçoit ce prince Bourguignon, lorsqu’il écrivoit à l’empereur même. Voici donc le contenu d’une lettre que Sigismond écrivit après qu’il eût été fait patrice, à