Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/138

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Ainsi Verus ayant été élû en quatre cens quatre-vingt-dix-huit, il sera mort en cinq cens neuf, et avant que Clovis, qui étoit encore en guerre avec les Visigots cette année-là, les eût obligés à mettre en liberté ce prélat qu’ils avoient relégué dans quelque lieu éloigné de son diocèse. Suivant le récit de Gregoire de Tours, il paroît que Verus fut exilé peu de tems après son élection, ainsi j’ai cru devoir placer son histoire immédiatement après celle de Volusianus. On verra encore dans la suite d’autres évêques persecutés par les Gots pour le même sujet qui leur avoit fait releguer les deux prélats dont nous venons de parler, et qui n’étoient point, suivant les apparences, les seuls de leur parti.


LIVRE 4 CHAPITRE 10

CHAPITRE X.

Clovis s’allie avec Theodoric pour faire la guerre aux Bourguignons. Recit des évenemens de cette guerre, tel qu’il se trouve dans Gregoire de Tours.


Ce ne fut pas neanmoins contre les Visigots que Clovis fit la premiere des guerres qu’il entreprit après la réduction des Armoriques et la soumission des troupes Romaines à son obéissance ; ce fut contre les Bourguignons. Comme il se ligua dans cette guerre avec Theodoric roi des Ostrogots, je trouve à propos de dire avant toutes choses, comment Théodoric étoit parvenu à regner enfin paisiblement sur toute l’Italie et sur quelques pays adjacens.

On a vû que ce prince étoit descendu en Italie de l’aveu de l’empereur Zénon, et qu’il avoit achevé deux ou trois ans avant le baptême de Clovis, de se rendre maître de cette belle portion du partage d’Occident, en faisant mourir Odoacer. Comme on l’a déja vû encore, Anastase qui avoit succedé à Zénon en quatre cens quatre-vingt-onze, voyoit avec beaucoup de regret la cession faite à Theodoric qui se conduisoit en Italie comme un souverain indépendant. Soit qu’Anastase ait contredit le titre de Theodoric en soutenant que Zenon n’avoit donné au roi des Ostrogots d’autre pouvoir que celui d’un lieutenant, et qu’il ne lui avoit point par consequent cedé ni transporté les droits des empereurs d’Orient sur aucune portion du partage