Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/151

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loix faites exprès pour empêcher que les Romains ses Sujets ne fussent opprimés par les Bourguignons leurs Hôtes. » On verra par un passage de Marius Aventicensis qui sera rapporté plus bas, que ce fut dès l’année cinq cens que se fit le rétablissement de Gondebaud.

Avant que de rapporter ce qu’on trouve dans Procope concernant les évenemens de la guerre des Francs contre les Bourguignons, je ferai deux observations sur la narration que nous en a donné Gregoire de Tours, et qui est celle qu’on vient de lire. La premiere, est que cet auteur remarque que Gondebaud se remit en possession de tout ce qu’on appelloit le royaume de Bourgogne, à la fin du sixiéme siecle, et cela en recouvrant le royaume qu’il avoit perdu, et en se mettant en possession des Etats de Godégisile. Or à la fin du sixiéme siecle[1], Langres et les autres cités que les Bourguignons tenoient au nord du pays qu’ils avoient occupé dans les Gaules, et qui leur servoient de frontiere contre les Francs dans le tems de l’avenement de Clovis à la couronne des Saliens, étoient encore réputées du royaume de Bourgogne. Ainsi, il faut que Clovis n’ait point gardé aucune des conquêtes qu’il avoit faites en l’année cinq cens sur Gondebaud. Au contraire, nous observerons quand nous aurons à parler de la conquête de Marseille et de quelques autres cités adjacentes, que Theodoric fit alors, que Theodoric les conserva. Aussi toutes ces cités-là n’étoient-elles pas comprises dans le royaume de Bourgogne : elles n’étoient plus censées en faire une partie dans le tems que Gregoire de Tours écrivoit, bien qu’elles eussent appartenu durant un tems à Gondebaud.

Ma seconde observation, sera que nous avons encore le nouveau code publié par ce prince, et dont il est fait mention dans Gregoire de Tours. Nous en parlerons amplement dans la suite. Ici nous nous contenterons de dire qu’il est souvent appellé la loi Gombette, du nom de son auteur, et qu’il a été en vigueur dans les Gaules jusqu’au regne de l’empereur Louis Le Débonnaire, qui l’abrogea.

  1. Mar. Av. Chron. ad an. 500.