Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/153

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ce les préparatifs de la campagne qu’il devoir faire de son côté, tandis qu’il donnoit des ordres secrets d’agir lentement, afin d’avoir le loisir de voir quels feroient les premiers succès de l’expédition de son Allié. Ce ne fut donc qu’à l’extrémité qu’il mit ses troupes en marche : Il ordonna même à ceux qui les commandoient de ne s’avancer qu’à petites journées, jusqu’à ce qu’ils eussent été informés du succés des armes des Francs. Voilà quels furent les premiers ordres que reçurent les Generaux de Theodoric. Leurs seconds ordres étoient de faire des marches forcées, s’ils apprenoient en route que les Francs eussent défait les Bourguignons ; mais que s’ils apprenoient que les Bourguignons eussent défait les Francs, ils s’arrêtassent au lieu même où ils se trouveroient, quand ils en recevroient la nouvelle. Les Generaux de Theodoric étoient donc encore en marche lorsque les Francs livrerent seuls bataille aux Bourguignons. Le combat fut opiniâtré, & ce ne fur qu’après beaucoup de résistance que les Bourguignons furent défaits. Les Francs poursuivirent leur ennemi jusqu’à l’extrémité du Pays qu’il occupoir. C’étoit là qu’il avoit ses meilleures Places, & lorsqu’il s’y fut jetté, les Vainqueurs s’emparerent du reste de ses Etats. Dès que les Ostrogots eurent appris que les Francs étoient victorieux, ils se hâterent de les joindre. Les Francs ne manquerent pas de reprocher aux Ostrogots la lenteur de leur marche. Votre peu de diligence, dirent-ils, a été cause que nous avons eu affaire à toutes les forces de l’ennemi commun. Les Ostrogors après s’être excusés sur le vilain tems qu’ils avoient eu, & sur les mauvais chemins qu’ils avoient trouvés dans la route, offrirent de payer le dédomagement ou l’espece d’amende que la teneur du Traité les condamnoit à payer. Les Francs accepterent l’offre, & après avoir touché l’argent des Ostrogots, ils les mirent en possession du Pays, qui suivant ce même Traité devoit leur demeurer. Dans toute cette entreprise Theodoric fit bien connoître sa prudence, puisque moyennant une somme d’argent assez modique, il conquit sans exposer la vie de