Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/169

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comme un prince qui auroit pris dans sa disgrace les deux engagemens dont nous venons de parler. Il se fit instruire et il publia sa loi Gombette. La seconde, c’est qu’il lui est très-utile de promettre durant son infortune, tout ce qu’il executa si-tôt qu’elle fut cessée. Il est donc question seulement de bien prouver les deux faits qui viennent d’être avancés.

Gregoire de Tours immédiatement après avoir raconté le rétablissement de Gondebaud, rapporte la publication de la loi Gombette, et la demande que fit ce prince d’être réconcilié secretement à l’Eglise catholique, comme les deux premieres choses qu’il avoit faites dés qu’il fût rentré en possession de ses Etats. » Gondebaud, dit notre Historien, recouvra toute la Bourgogne, & il publia une nouvelle rédaction des Loix des Bourguignons, faite afin de garantir les Romains ses Sujets, des vexations de ces Barbares. Ce Prince ayant aussi reconnu que les dogmes des Ariens étoient faux, il voulut les abjurer secretement entre les mains de Saint Avitus, Evêque de Vienne. »

Cet évêque dont le crédit étoit si grand dans les Gaules et même en Orient, devint donc le catéchiste de Gondebaud, et nous avons encore les lettres qu’il écrivit à ce prince pour le convaincre de la verité, mais ce saint évêque ne voulut point réconcilier le roi des Bourguignons à l’Eglise à moins que ce prince ne fît une abjuration publique de ses erreurs. Il eut beau alleguer qu’il lui convenoit de garder des ménagemens avec sa nation, Avitus traita tous les égards que Gon-