Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chant la prérogative des aleuds. » Nous avons une Vie de saint Amant Evêque de Rodez écrite il y a plus de cinq cens ans en langue Romance & en vers mesurés & rimés, & l’on y trouve plusieurs particularités concernant Quintianus, un des predecesseurs de saint Amant. L’Auteur de cette Vie dit entr’autres choses : Que Clovis dès qu’il eut appris la disgrace de Quintianus, monta à cheval attaquer les Visigots. L’importance du fait que ces Vers nous apprennent, ajoute M. Dominici, me fait prendre la hardiesse de les rapporter ici, bien qu’ils soient composés dans l’ancien patois de notre pays. » En effet, ces vers qu’on peut lire au bas de la page, font voir que Clovis commença son expédition contre les Visigots avant le tems où il avoit résolu de la commencer, mais qu’il se pressa, et qu’il la commença prématurément, parce qu’il apprit que le projet de ses amis étoit découvert, et qu’ils étoient en danger. Voici, suivant Gregoire de Tours, ce que fit Clovis avant que de partir.

Cet auteur après avoir employé tout le trente-sixiéme chapitre du second livre de son Histoire, à raconter la retraite forcée de Quintianus, et l’accueil qui lui fut fait en Auvergne, commence ainsi le chapitre suivant. » Le Roi Clovis dit donc aux siens : Je ne puis souffrir que ces Ariens tiennent plus long-tems une si grande partie des Gaules. Marchons contr’eux, & réduisons à l’aide du Ciel sous notre obéissance, le beau Pays qu’ils occupent. Tout le monde applaudit à la proposition de ce Prince, qui mit aussi-tôt en mouvement ses