Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/217

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saire, disent les Auteurs de sa Vie, répandirent tant de calomnies contre lui, que ceux qui commandoient dans Arles, l’envoyerent sous une bonne escorte & süre garde à la Cour de Theodoric qui faisoit son séjour à Ravenne. Ce Prince l’accueillit néanmoins avec bonté, & même il se découvrit la tête en lui rendant le salut. Enfin Theodoric dit devant toute sa Cour, après qu’il eut entretenu le Serviteur du Très-Haut sur ce qui s’étoit passé dans Arles : Dieu ne pardonnera jamais à ceux qui ont obligé une personne aussi sainte & aussi innocente, à faire un si long voyage pour venir ici se justifier. »

Ennodius écrit à S. Césaire. » Votre lettre m’apprend que tout ce que j’avois prévû est arrivé, quand elle m’informe de ce que Dieu, qui est aujourd’hui notre veritable Empereur, a obligé le Roi de faire à votre égard. Je connois trop bien vos talens, pour avoir douté un moment que soutenus comme ils le sont par la dignité Episcopale, ils ne fissent fléchir les Puissances du siécle, & que vous ne vinssiez à bout de comvaincre si bien le Roi de votre innocence, qu’il cesseroit de faire des menaces contre vous. »

Enfin l’approche de l’armée que Theodoric envoyoit au secours d’Arles obligea les Francs et les Bourguignons à lever le siege qu’ils avoient mis devant cette place. On voit par la vie de saint Césaire qu’ils perdirent beaucoup de monde dans la retraite, durant laquelle ils furent suivis par Ostrogots. » Au