Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/270

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comme on y transporta depuis le corps de la princesse Clotilde fille de Clovis, et femme d’Amalaric roi des Visigots, laquelle mourut, comme nous le dirons plus bas, en revenant d’Espagne ; enfin le corps de sainte Clotilde morte à Tours.

Pour les autres personnes dont il est parlé dans les oraisons que nous avons rapportées, il est très-vraisemblable que ces princes sont les deux fils de Clodomire le fils aîné de Clovis et de la reine Clotilde, et que Childebert et Clotaire oncles de ces deux enfans infortunés, massacrerent à Paris vers l’année cinq cens vingt-cinq, comme nous le raconterons quand il en sera tems. Gregoire de Tours nous apprend que Clotilde fit enterrer à sainte Geneviéve ces deux princes ses petits-fils. Mais comme leur meurtre étoit une action des plus odieuses, on n’aura point voulu rappeller le souvenir de ce crime en les nommant expressément dans les trois oraisons qui doivent avoir été composées sous le regne de Childebert. On aura toujours continué depuis à les réciter, sans y faire d’autre changement, que d’en ôter le nom de Clotilde quand on eut commencé à célébrer sa fête.

Je reviens à Clovis, que la mauvaise destinée des Gaules leur enleva dans le tems qu’il alloit les rétablir dans le même état où elles étoient quand les Vandales y firent en l’année quatre cens sept la grande invasion dont nous avons tant parlé au commencement de cet ouvrage. L’âge de ce prince, qui n’avoit encore que quarante-cinq ans, laissoit esperer un long regne, et que ses fils qui étoient déja grands, ne lui succéderoient qu’après être parvenus en âge de gouverner ; mais sa mort prématurée fit évanouir toutes ces esperances. Il mourut quand il pouvoit encore vivre quarante ans, et avant que d’avoir fait toutes les dispositions nécessaires pour la conservation et pour la tranquilité de la monarchie qu’il avoit fondée.

Quoique ce prince ait mérité de tenir un rang parmi les plus grands hommes de l’Antiquité, cependant il est vrai de dire, qu’il dut moins ses prospérités à son courage, à sa fermeté, à son activité et à ses autres vertus morales, qu’à sa conversion au christianisme, et au choix qu’il fit de la communion catholique, lorsqu’il embrassa la religion de Jesus-Christ. Il est impossible que le lecteur n’ait pas fait déja plusieurs fois cette réflexion en lisant l’histoire de notre premier roi chrétien. C’est donc uni-