Page:Dubos - Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, Tome II, 1742.djvu/303

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venante des grades & des emplois où Vos Hautesses les élevoient, faisoit leur plus grande gloire. Qui, mes ayeux ont toujours fait moins de cas des Dignités qu’ils devoient au sang dont ils sortoient, que de celles qu’ils ont tenues de la collation des Empereurs. Quand les Princes de ma Maison deviennent Rois de leur Nation, ce qu’ils s’imaginent de plus flateur, c’est que par-là ils deviennent vos Officiers. Comme tels nous goûtons aujourd’hui les fruits de vos prospérités, à dont le bruit rend notre administration plus aisée. En effet, nos mains ne font que tenir le timon par lequel vous gouvernez les Contrées où nous habitons, toutes éloignées qu’elles sont de votre Capitale : A quelque distance qu’elles soientde votre thrône, elles n’en font pas moins une partie du monde soumis à cet auguste thrône…… La lumiere de l’Orient éclaire les Gaules. Elles profitent des rayons de l’astre qui paroît se lever pour lui : vous gouvernez par vous-même l’Empire d’Orient, & l’Empire d’Occident est gouverné sous vos auspices. J’offre donc par cette lettre mes services au plus grand des Princes ; d’un autre côté je me flatte qu’il daignera faire quelques vœux pour moi, & j’attends avec soumission ses ordres augustes. Toute la lettre dont ces deux fragmens sont tirés, est écrite dans le même esprit. »

Voici encore quelques fragmens d’une autre épitre du roi Sigismond à l’empereur Anastase ; elle est en réponse à une lettre qu’Anastase avoit écrite avant qu’il eût encore reçû la dépêche précedente, et avant qu’il eût été informé que Sigismond demandoit le patriciat dont Gondebaud étoit mort revêtu. Mais l’empereur avoit adressé déja au nouveau roi cette lettre pour le feliciter sur son avenement à la couronne, et pour lui conferer la dignité de l’empire dont il souhaitoit d’être pourvû. La seconde épitre de Sigismond rend aussi compte des obstacles qui avoient empêché celui qu’il avoit chargé de porter à Constantinople sa premiere dépêche, d’y arriver avant que l’empereur lui eût écrit et l’eût ainsi prévenu.

» Votre Serénité ne pouvoit pas mieux donner à connoître qu’elle rendoit justice aux sentimens de ses serviteurs, & qu’elle ne leur imputoit pas les contre-tems, qu’elle vient de le faire voir en nous prévenant par une lettre dont les caracteres sacrés satisfont des veux qui ne lui étoient pas encore connus, quand sa main a tracé ces caracteres. Quoique vous m’ayez prévenu en m’écrivant quand vous n’aviez pas encore reçû